07/01/2017

12 hommes en colère, une pièce de Reginald Rose

« 9 », la, pièce de Stéphane Guérin, est très librement inspirée de « Douze hommes en colère » de Reginald Rose.
Douze hommes en colère est un huis clos entre les jurés du procès d'un adolescent noir de seize ans accusé d'avoir poignardé son père. S'ils rendent le verdict "coupable", plus rien ne s'opposera à la peine de mort. 
Tout accuse le suspect : la voisine d'en face l'a vu, le vieil homme du dessous l'a entendu, un commerçant lui a vendu le soir même du meurtre le couteau que l'on a retrouvé dans le corps de son père. Pourtant lors du vote qui doit décider du verdict final, un juré ne lève pas la main pour le désigner coupable. Sa raison : « il n'est pas sûr ». L'unanimité étant requise, ont lieu deux heures de débat où chacun prend une position qui ne cesse de changer au rythme des arguments qui apparaissent, des révélations qui se font, des faits établis qui se désagrègent.


Reginald Rose (1920 – 2002) est un écrivain et dramaturge américain. 
Il s'intéresse au système juridique après avoir lui-même participé à un procès en tant que juré dans une affaire macabre.
En 1953, il crée Douze hommes en colère (Twelve angry men), pièce en deux actes, pour la télévision. Il adapte également sa pièce télévisée pour le grand écran en 1957 et scénarise l'adaptation cinématographique de son travail, réalisée par Sydney Lumet.
Lors de la 30e cérémonie des Oscars, en 1958, Reginald Rose est nominé dans la catégorie meilleur scénario adapté pour Douze hommes en colère.
Enfin, il a obtenu le prix Edgar-Allan-Poe 1958 du meilleur scénario pour son adaptation au cinéma.

Ceux qui connaissent la pièce de Reginald Rose, ou qui ont vu la brillante adaptation qu’en a faite Sidney Lumet avec Henri Fonda en 1957 savent combien le sujet en est passionnant, interrogeant très pertinemment la manière dont nous faisons société. En effet, ces jurés sont poussés dans leurs retranchements, devant juger une affaire extrêmement grave et ayant dans leurs mains le destin d’un jeune homme ; ils doivent pour cela cohabiter dans un espace exigu et se mettre d’accord alors que tout semble les séparer : âge, appartenance sociale, catégorie professionnelle, convictions politiques. Un échantillon sociétal sous haute tension forcé au débat démocratique.
 
Dans cette pièce, Reginald Rose adresse une vive critique du système de la justice américaine et en particulier de la peine de mort, avec le spectre de l’erreur judiciaire. Mais la pièce, fondée sur les rapports de force et de séduction, traite aussi plus globalement des relations humaines. Quête de vérité, sens des responsabilités, l’intensité des débats soulève de nombreuses questions.  

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