Roberto Succo vient se cacher en France. Pendant un an, il y vit de petits boulots et de cambriolages.
Son premier meurtre en France remonte au 3 avril 1987. Nous sommes dans un petit village au-dessus d’Aix-les-Bains, à Tresserve, en Savoie.
André Castillo, policier de 38 ans, quitte sa maison au petit matin pour aller prendre son service. Vers 6 h du matin, un voisin le découvre baignant dans une mare de sang à côté de sa voiture. Il a été tué à bout portant d’une balle en pleine gorge. Près du corps, on trouve deux douilles de 22 Long Rifle et son arme de service, un Manurhin spécial police, a disparu. Au début, les policiers pensent à une vengeance même si le policier était en civil. Les habitants racontent aux gendarmes que le jour précédent le meurtre, ils ont remarqué un homme en treillis rôdant autour du village.
Deux jours plus tard, cinq villas sont cambriolées au bord du lac d’Annecy. Quelques heures après, On retrouve tous les objets volés à bord d’une voiture accidentée suite à un carambolage à 350 kilomètres de là sur la rocade d’Aix-en-Provence. Un automobiliste qui avait proposé son aide après l’accident s’est retrouvé face au conducteur armé qui lui a pris sa voiture et s’est enfui avec. L’homme décrit son agresseur comme un homme jeune, à l'accent étranger et au regard clair.
Dans la voiture accidentée et abandonnée, outre les objets volés, on retrouve une boîte de munitions 22 Long Rifle dans laquelle il manque 2 balles.
Le 27 avril 1987 une jeune femme eurasienne disparaît dans la région d’Annecy. Elle s’appelle France Vu-Dinh, elle a 30 ans. Elle n’est pas venue déjeuner avec son compagnon alors qu’elle avait confirmé son arrivée juste avant. De plus, elle ne répond pas aux appels téléphoniques et n’est pas allée à son cours de piano. Sa voiture, une Austin a également disparu.
Ce même jour, le 27 avril 1987, à 22h, le chauffeur de taxi Jean-Marie Ribère qui a commencé sa journée très tôt, rentre sur Gap. Fatigué, il s’arrête pour se reposer sur une aire de repos en bord de route. Une Austin grise vient se garer à proximité avec à son bord deux personnes : un homme et une jeune femme brune de type eurasien, sans doute France Vu-Dinh. L’homme se montre tout de suite agressif. Il sort de la voiture une arme à la main et braque le chauffeur. Il lui dit d’ouvrir son coffre, le fait entrer à l’intérieur et le ferme. Mais les clés de la voiture sont restées dans la poche de Jean-Marie Ribère. L’agresseur rouvre le coffre, braque son arme sur le cou du chauffeur de taxi et lui demande les clés. Celui-ci les lui donne. Mais n’arrivant pas à démarrer la Mercedes qui possède un mécanisme antivol, l'inconnu force Jean-Marie Ribère à se mettre au volant pour démarrer le moteur. C'est alors que l'inconnu s'aperçoit que la femme qui est dans l'Austin fait des appels de phare pour alerter les automobilistes en sens inverse. Furieux, il s'écarte de la Mercedes et court vers son véhicule. Jean-Marie Ribère en profite pour écraser le champignon. Il essuie des tirs mais n’est pas touché et parvient à s’enfuir. Des barrages sont mis en place et l'Austin est retrouvée vers 1 heure du matin, abandonnée sur la route de Sisteron.
Pour Jean-Marie Ribère, son agresseur était « un homme d’une grande agressivité et celle-ci se manifestait par son regard. Il n’attendait qu’une chose : faire un carton. C’était un instinct fauve, un tueur. »
Toujours le 27 avril, à quelques kilomètres du lieu où on a retrouvé l'Austin de France Vu-Dinh, le Docteur Michel Astoul, 27 ans, disparaît à bord de son Opel Kadett alors qu’il faisait la route de l'hôpital de Sisteron à son domicile. Alertée par sa femme, la gendarmerie relie rapidement les deux affaires. Le chassé-croisé de véhicules est très troublant et les gendarmes pensent d’abord à la fugue de deux amants. En fait Michel Astoul et France Vu-Dinh ont tous les deux été enlevés par le même homme. L'Opel Kadett est retrouvée le 1er Mai, abandonnée à Sévrier en Haute-Savoie mais aucune trace de France Vu-Dinh et de Michel Astoul.
Le fiancé de France Vu-Dinh dira que « quelques jours avant sa disparition, elle était en train de jardiner et s’était aperçue qu’un homme bizarre était en train de la regarder de loin. Elle lui a donné un verre d’eau. Il était habillé en treillis. »
Le 22 mai 1987, Cécile une étudiante de 22 ans, sort de chez son amant. Elle se fait agresser par un homme qui lui ordonne, revolver au point, de monter dans la voiture. Il la conduit dans une clairière. L'homme lui demande de se déshabiller. La jeune femme essaie de ne pas perdre son sang-froid et ne cesse de maintenir le dialogue, de faire parler l'agresseur tout en se déshabillant lentement. Finalement, Cécile réussit à calmer et à raisonner l'homme. Il la laisse finalement partir en la menaçant de mort si elle parle. Ce qu'elle fera immédiatement auprès de la gendarmerie de Crolles (près de Grenoble), décrivant un homme jeune, au regard clair et à l'accent italien qui ressemble fort à la description faite par Jean-Marie Ribère.
Le 5 juin 1987, un jeune homme pénètre dans un pavillon de Crolles. Il est surpris par les locataires, Danielle et Georges. Il ouvre le feu et blesse sévèrement Georges.
Le 27 juin 1987, Madame Veillet et son jeune fils surprennent un rôdeur chez eux à Pugny-Chatenod près d’Aix-les-Bains. Il les fait monter dans leur propre voiture puis ils partent tous les trois dans la montagne proche. Là, l'homme oblige la femme et son enfant à se déshabiller et les abandonne, s’enfuyant dans leur voiture.
Le 18 octobre 1987, le propriétaire d’une grange de la région d’Aix-les-Bains y découvre un cadavre en état de décomposition avancée. C’est un homme de 25 ou 30 ans, mort d’une balle dans la tête. Dans la poche de la victime, on trouve une gélule d’un médicament identique à ceux qu’on a trouvés dans la voiture du docteur Astoul. L’examen dentaire confirme que le cadavre est bien Michel Astoul. D’après le rapport balistique, il a été tué avec le revolver Manhurin du policier Castillo. Quant à France Vu-Dinh, on ne l'a jamais retrouvée.
Le 24 octobre 1987, dans la région d’Annecy le corps d’une femme de 40 ans, Claudine Duchosal, est retrouvé sans vie dans les toilettes de sa résidence secondaire où elle était venue passer la journée. Alors qu’elle jardinait, le meurtrier l’a fait entrer dans sa maison, l’a fait déshabiller et l’a tuée. Elle a été abattue d'une balle en pleine tête avec l’arme de service du policier André Castillo.
Le 1er décembre 1987, Brigitte, 23 ans, est agressée et violée chez elle à Carqueiranne, dans le Var. Cependant, elle réussit à s'échapper. Elle décrit son agresseur aux gendarmes, parlant d'un grand jeune homme au regard clair avec un accent italien.
Le 11 décembre 1987, non loin de Manosque, un automobiliste évite un piège (un barrage de fortune fait de rochers) sur la petite route qui le ramène chez lui et se fait tirer dessus par un homme en treillis. Il réussit à manœuvrer et faire demi-tour avant de filer prévenir les gendarmes.
Le 3 janvier 1988 , un couple se fait agresser à Giens dans sa maison. L'homme est ligoté, la femme attachée au lit puis violée. L'agresseur s'en va en ayant d'abord pris le temps de se doucher et de manger.
La police commence à faire la relation entre tous ces événements mais le comportement de cet homme est très étrange car il agit sans raison apparente. La presse l’appelle « L’homme au treillis » ou « Le tueur de la pleine lune. » La psychose s'installe et les gens, surtout les femmes ne sortent plus la nuit ou se font accompagner.
Un portrait-robot du tueur est réalisé à partir des différents témoignages.
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