Roberto Succo est interné à l’asile psychiatrique de Reggio Emilia aménagé dans un couvent du XVème siècle, près de Venise.
Il y a là près de 200 détenus, tous des criminels, tous considérés comme fous, qui vivent à plusieurs par cellule.
Au début, Roberto Succo est mis sous tranquillisant mais assez vite les médecins suspendent son traitement et s’en occupent de moins en moins. Le jeune homme n’est pas demandeur car il ne se considère pas comme fou. D’ailleurs, d’après la directrice de l’asile il n’était pas délirant mais était lucide et intelligent.
Comme il a l’air moins fou que les autres et a besoin de se dépenser, on le charge de gérer les dépenses des détenus. Et puis, il fait du sport et reprend contact avec le proviseur de son lycée pour passer son bac.
Ses lettres décrivent l’hôpital psychiatrique comme des toilettes : Succo ne supporte pas d’y être enfermé.
Quatre ans après son internement, il obtient son bac et veut aller à l’université. Pour cela, il demande un régime de semi-liberté. Plusieurs psychiatres se penchent sur sa demande et concluent qu’il est trop dangereux et doit rester enfermé. Mais Succo s’obstine et la direction de l’hôpital psychiatrique décide de lui faire confiance.
A l’automne 1985, il entre à l’université de Parme en géologie. Il s’y rend tous les matins et rentre le soir à l’hôpital. Au début, un éducateur l’accompagne mais très vite il est autorisé à voyager seul. Il semble aller de mieux en mieux mais dans ses lettres il dit de ses gardiens que « s’il voulait il pourrait soulever cinq d’entre eux d’une seule main et les écraser mais qu’il se retient parce qu’il veut redevenir libre. »
Peu avant les examens, le soir du 15 mai 1986, Succo ne rentre pas à l’hôpital psychiatrique. Il s’est évadé. Peu avant sa fuite, il est allé à la mairie de Reggio Emilia se faire établir une nouvelle carte d’identité et il a retiré à l’économat de l’asile la somme maximale autorisée (100000 lires soit 51 €).
Trois jours après son évasion, la police cesse les recherches. Personne ne s’inquiète et on se dit qu’il reviendra.
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