03/12/2011

Biographie de Roberto Succo (6)

6ème partie : L’arrestation (février 1988)

Interpol diffuse dans toute l’Europe, l’avis de recherche d’André le tueur fou. Des témoins comme Jean-Marie Ribère le reconnaissent. 










Dix jours après le meurtre de l’inspecteur Morandin,  une jeune fille de 16 ans, Sabrina, se présente au commissariat d’Aix-les-Bains. Sur l’avis de recherche, elle a reconnu son petit ami qu’elle avait connu à Toulon en août 1986. Celui-ci venait la rejoindre tous les vendredis. 
Pour elle, il ne s’appelle pas André mais Kurt. Elle a rompu avec lui il y a quelques semaines seulement. Elle dit qu’elle avait peur de ce jeune homme qui venait la chercher à chaque fois avec des voitures différentes, de cet amoureux qui se disait agent secret et qui l’emmenait dans des granges isolées pour s’exercer au tir. En les inspectant, les policiers découvrent qu'une de ces granges était celle dans laquelle on a retrouvé le cadavre du docteur Astoul. 

Sabrina raconte que Kurt aimait beaucoup la région d’Annecy et squattait des résidences secondaires. 
Une fois, Kurt lui a confié qu’il était italien, qu’il avait tué ses parents et que son père était policier dans la région de Venise mais avait tout de suite ajouté qu'il plaisantait.
Les policiers italiens cherchent dans leurs fichiers et trouvent un profil qui correspond et dont ils n’ont pas de nouvelles depuis deux ans. Il s’appelle Roberto Succo. Immédiatement, un mandat d’arrêt international est lancé. 
Pendant ce temps-là, Succo, qui se sait rechercher par la police française, est retourné en Vénétie. 
Dans les ruelles de Venise, il fait la connaissance d'une très jolie lycéenne, Francesca. Mais la RAI diffuse le portrait du tueur dans l'une de ses éditions quotidiennes et les parents de la jeune Francesca reconnaissent le petit ami de leur fille. Aussitôt, ils préviennent la police qui place des hommes en faction devant la maison. Le jeune homme n'ignore pas qu'il est désormais aussi recherché par la police italienne, mais le 28 février 1988 vers 21H30, il est appréhendé par les Carabiniers alors qu'il tente de revoir Francesca une nouvelle fois. Lorsqu’il aperçoit les policiers, il veut se précipiter dans sa voiture pour prendre son arme. Mais ils ne lui en laissent pas le temps. 


Sa première déclaration aux policiers italiens est : « Je ne suis pas Roberto Succo ! » puis « Vous avez eu de la chance ; si j’avais eu mon arme sur moi, je vous aurai tous tué ! » et enfin « Ne me faites pas de mal ; pour moi c’est fini ! ». Lorsque les policiers lui demandent sa profession il répond « Killer, Je suis un tueur. »

Le commissaire de la police judiciaire de Trévise témoigne : « C’était une bête sauvage, féroce et blessée dans son orgueil avec un regard fixe, fascinant, vitreux, pénétrant et des yeux comme une mitraillette. » 

Pendant l’interrogatoire informel sans prise de notes et destiné à calmer le jeune homme, ce dernier parle pendant des heures et dit au commissaire qu’après son évasion de l’hôpital psychiatrique, il a pris le train et est arrivé à Toulon. Là, il a travaillé au noir, fait divers petits boulots et commis quelques vols et plusieurs cambriolages. Il se vante aussi d’avoir violé des femmes et d’avoir tué 6 personnes. Il raconte cela comme s’il était un personnage exceptionnel.
Il dit aussi qu’il a vécu plusieurs semaines avec une femme très belle mais qui a tenté de s’enfuir alors il l’a poignardée et a jeté son corps dans la mer près de Nice. Les policiers français penseront que c’est France Vu-Dinh qui n’a jamais été retrouvée. 
Il raconte encore qu’il a tué le policier Castillo parce qu’il était venu lui demander des papiers alors qu’il dormait dans sa voiture.
Il retrace son parcours avec exaltation puis parfois semble effondré. Pour le commissaire, ce garçon était "un volcan en éruption avec parfois des instants de lucidité dans lesquels il arrivait à considérer qui il était et se faisait peur à lui-même."
Cet interrogatoire informel constituera les uniques aveux de Roberto Succo car le lendemain devant le substitut du procureur, il se rétracte et se présente comme "André", un Français qui n’a rien à voir avec tout cela. 
En sortant de l'hôtel de police escorté par des policiers, il regarde les journalistes en souriant et leur lance avec un culot monstre un "Salut les gars!..." 










Un journaliste du Corriera Della Sera dit de lui qu'il avait quelque chose de démoniaque mais avait un certain charme, un pouvoir sur les gens : 
"Ce beau garçon si sûr de lui avait un charme noir."


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