09/02/2020

Stéphane Jaubertie parle de Boxon(s)


La genèse
Boxon(s) a été écrit en 1 an environ. C'était une commande du Petit Théâtre de Pain, qui m’a demandé d’écrire sur le pouvoir, sujet très vaste. J’ai donc fait plusieurs propositions en posant la question : Pourquoi accepter l’inacceptable ?
Pourquoi accepter l’inacceptable ?
Cette quête n’était pas réellement mon but car je ne suis pas philosophe. Mon intention était plutôt de montrer différents destins qui sont parfois tragiques, notamment celui de "la femme absente" qui était sur le point de se suicider.
Les scènes de L'Homme d'en haut et de l'Assistant
C’est en fait parti d’une improvisation. J’ai proposé aux comédiens de jouer avec cette question en tête « Qu’est-ce que c’est pour vous la bête ? » et c’est cette scène qu’ils ont jouée. La bête pour eux était une espèce d’ogre, de prédateur et à partir de ça, j’ai écrit les scènes précédentes.
Métaphoriquement, certains êtres acceptent tout par simple habitude, il y a des tyrans car on l’accepte. Si l’assistant n’avait pas accepté, rien ne serait arrivé. De même, dans la scène où la femme de ménage trouve le doigt sur le lit, elle choisit de faire comme si de rien n’était. Certains personnages, au contraire, luttent, comme par exemple le père Peluche mais sa lutte est vaine car il ne s’adresse pas au bon adversaire. Ici, c’est sa fille, même si ses caprices n’arrangent pas vraiment la situation.
Des scènes inspirées du réel ?
La scène de la petite fille est tirée d’un vrai souvenir mais il est transformé. En réalité, contrairement au personnage de l’acteur, je ne participais pas au spectacle et discutais simplement lorsque la petite est arrivée. Il n’y avait donc pas de costumes, ni le rôle de ma vie comme enjeu. Ces changements ont été faits pour qu’il y ait une sensation forte (quelque chose à perdre ou à gagner) et aussi pour ajouter un aspect comique. On peut tout à fait partir de souvenirs autobiographiques.
Les noms des personnages de la pièce (femme absente, homme d’en haut, homme transparent...)
C’est une allégorie poétique, ces noms racontent plus que de simples prénoms. Cependant lorsque la pièce, les protagonistes ont des prénoms alors que d’autres ne sont pas nommés.
Pourquoi deux pièces publiées ensemble ((Boxon(s) et Grand Manège) ?
Grand manège a été publié avant et proposé au Petit Théâtre de Pain. C’était super mais ça ne collait pas au reste. La parti pris était d’en faire le cauchemar d’un personnage, en l’occurrence celui de la femme absente qui s’était endormie au bureau et ensuite de rebondir sur la première scène de Boxons « Ouvre, ouvre… ».

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